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Café viennois
7 février 2013

les juifs d'Europe

Dans les années 1930, le sentiment à l’égard des Polonais se dégrada encore.. L’on prêtait aux Russes de semblables défauts. Là encore, bien qu’il n’émanât pas d’un auteur représentatif des Israélites de France, un roman véhicule les représentations liées aux Juifs russes dans l’entre-deux-guerres : il s’agit de David Golder, publié par Irène Némirovsky en 1929 Le personnage éponyme et sa famille y sont décrits comme des êtres avides, ne connaissant ni foi ni loi, ce qui les conduit à leur propre perte. D’une manière générale, les Juifs russes étaient réputés issus d’une plus estimable culture que celle des Polonais, mais tout comme ces derniers, ils pratiquaient un judaïsme jugé archaïque et exotique, par trop éloigné de celui des Israélites français. Les Allemands, quant à eux, occupaient une place à part et suscitaient des critiques ciblées. Des qualités diverses leur étaient reconnues, comme leurs aptitudes intellectuelles et leur contribution à la pensée juive, notamment talmudique, mais le flot de défauts qui leur étaient prêtés submergeait de loin les quelques bons points accordés ici ou là par des voix isolées : en fait, les Juifs allemands, comme leurs compatriotes de toutes croyances, paraissaient constituer l’exact opposé des Israélites français ; leur instinct grégaire, leur militarisme qualifié de barbare, leur culture jugée bruyante et sauvage faisaient naître chez les Juifs de France un profond sentiment de rejet. Aussi, les intellectuels juifs français qui tentaient d’examiner l’âme germanique, dans le champ des fertiles études psychosociologiques de l’époque, se firent-ils nombreux.C’est que le souvenir de la guerre demeurait omniprésent : l’israélitisme français et le judentum allemand, défendant chacun les idéaux de sa patrie, s’étaient affrontés pendant le conflit ; aucune solidarité confessionnelle ne s’était fait jour. Mais plus qu’une guerre entre les deux pays, le conflit avait opposé deux formes de culture et de civilisation92, comme en témoignait le livre d’Henri Berr paru en 1919, Le germanisme contre l’esprit français.Durant les années 1920, ces thèses gardèrent une vigueur notable, mais un fléchissement se produisit dès l’arrivée au pouvoir d’Hitler et les arrivées massives de réfugiés juifs allemands en France : à l’unisson, les Israélites français témoignaient de la pitié à l’égard de leurs coreligionnaires ; leur sort était inique et immérité.Ce changement de cap se trouva facilité par l’observation selon laquelle l’immigration juive allemande en France était constituée d’éléments parfaitement assimilables ; même si les réticences demeuraient parfois, l’on allait jusqu’à affirmer qu’il s’agissait d’une immigration d’élite. 

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Commentaires
Café viennois
  • je te conterai l'histoire celle qui n'est pas écrite qui vient rarement pour l'exhumation des rêves j'ai pour preuve le silence transpercé de balles c'est pourquoi je parle à voix basse je conterai l'histoire mais ne la répète pas
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