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Café viennois
5 février 2013

les artistes juifs et l'après-guerre

Des oeuvres d'avant la guerre montrent que les artistes sont déjà très inquiets sur le respect de l'homme.
Felix Nussbaum est né en 1904 à Osnabrück et  mourut en 1944 à Auschwitz. Il participa à l'exposition des artistes libres de novembre 1938, à Paris, en y exposant des aquarelles. Réfugié en Belgique (d'où le mot juif en deux langues sur son passeport), il fut arrêté le 10 mai 1940 par le police belge et interné au camp de Saint-Cyprien. Pendant son séjour en camp, il ne dessine que des ébauches, mais après s'être évadé, il retourne à Bruxelles où il peint. A la fin de la guerre, il fut arrêté par la Gestapo à Bruxelles, le 20 juin 1944, transporté à Auschwitz et assassiné. Son épouse, l'artiste Felka Platek (?-1944), fut arrêtée en même temps que lui et subit le même sort.
Une des dernières oeuvres du peintre : 
Felix Nussbaum, Les squelettes jouent pour la danse, 1944
Roman Kramsztyk, un artiste qui fréquenta le Café Sienna du Ghetto, où il rencontra Janus Korczak et le pianiste Wladyslaw Szpilman, fit beaucoup de croquis dans le ghetto, dont une bonne partie a été perdue, avant d'être déporté et de mourir en 1942. Il y croque la misère et la dignité des habitants du ghetto de Varsovie.
 
Au nord de la ville, à l’ouest de la Praterstrasse, dans le deuxième arrondissement, Leopoldstadt 

Ce quartier juif a été réhabité après la guerre. Autour de Templegasse, supermarchés, boulangeries, boucheries casher servent une population dont l’origine est totalement différente de celle d’avant 1938. Depuis les années 70, les Juifs ont immigré de Russie, de Géorgie, du Tadjikistan, d’Ouzbekistan. Communauté colorée où le rite sépharade l’emporte.Ce melting-pot offre une grande richesse culturelle et le marché des Carmélites (Karmeliterplatz) est devenu un des quartiers les plus insolites de Vienne. Boutiques de vêtements branchés jouxtent galeries de peinture et restaurants géorgiens comme Madiani qui propose des khinkalis, sortes de raviolis à la viande. 

En remontant la Praterstrasse, anciennement Jägerzeile (le chemin des chasseurs), à l’angle de la Zirkusgasse, la statue de Johann Nestroy, comédien et auteur populaire du XIXe siècle, semble veiller sur l’immeuble du numéro16 où vécu l’écrivain Arthur Schnitzler qui impressionnait tellement Freud que le psychanalyste ne voulut jamais le rencontrer. 
  
1/La grande roue sur le Prater( Photo J.Thuault) 2/Synagogue Joseph Kor, une merveille de style Biedermeier 3/ Juif religieux du quartier de Leopoldstadt (Photos André Degon)
A quelques pas, la Judenplatz fut le centre de la première communauté juive qui s’installa au Moyen Age et vécut intra-muros jusqu’au pogrom de 1421. En 1995, des fouilles ont mis à jour, sous la place, les restes de la plus grande synagogue d’Europe à cette époque. On peut y accéder par le Judenplatz Museum consacré à cette communauté. Sur cette belle place, au numéro 3, où vécu Mozart après son mariage avec Constance Weber . 
 

1/Palais Ferstel (photo polir.bogspot.com) à l'intérieur du Palais se trouve le passage Freyung et le célèbre Café Central (Photos André Degon)
 
 
Après avoir traversé Bognerstrasse, à l’angle de l’aristocratique Herrengasse et de la Srauchgasse, le palais Ferstel (XIXe siècle) abrite une élégante galerie marchande, le Passage Freyung, ainsi que le célèbre Café Central, rendez-vous privilégié des maîtres à penser de la modernité viennoise entre les deux guerres. Autour des petites tables en marbre se retrouvaient Hermann Bahr, Arthur Schnitzler, Karl Kraus, Arnold Schönberg, le poète Peter Altenberg. Dans Le Monde d’hier, Stephan Zweig décrit ce café comme « une sorte de club démocratique accessible à tous pour une modique tasse de café où chaque client peut, moyennant cette minuscule obole, rester assis des heures durant, discuter, écrire, jouer aux cartes, recevoir son courrier. » 

Tout ce que Vienne comptait de célébrités et de penseurs se retrouvait dans ces cafés ou dans les salons de la bourgeoisie juive comme celui de Berta Zuckerkandl au-dessus du Café Landtmann, situé sur le Ring. Sur ce grand boulevard circulaire, beaucoup de Juifs enrichis construisirent des demeures que l’on peut encore admirer : le palais Todesco près de l’Opéra, le palais Epstein de style Renaissance qui abrita le commandement soviétique après la guerre, lepalais Ephrussi. 
 
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Commentaires
Café viennois
  • je te conterai l'histoire celle qui n'est pas écrite qui vient rarement pour l'exhumation des rêves j'ai pour preuve le silence transpercé de balles c'est pourquoi je parle à voix basse je conterai l'histoire mais ne la répète pas
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